La Grande Mosaïque...

Le Pays Carcassonnais bénéficie des influences atlantiques et Méditerranéennes, disposant d’une grande diversité de milieux : des sommets ventés de la Montagne Noire aux chaudes régions viticoles du Cabardés, de la Malepère et de la montagne d’Alaric, avec en sa partie centrale, Carcassonne et la plaine de l’Aude.

Visible depuis Carcassonne et la plaine audoise, on ne peut manquer le grand massif sombre de la Montagne Noire.

Vue sur la Cité de Carcassonne depuis les vignes ©Mairie de Carcassonne
Le saviez-vous ?
Le pic de Nore culminant à 1211 mètres d’altitude, régale le promeneur d’un splendide point de vue sur le département et les Pyrénées.  
Balade dans les champs de Tournesols dans le Lauragais

Le reste des hauteurs se compose de landes à Bruyère callune, de plateaux pastoraux et de grandes forêts sombres qui font le bonheur des chercheurs de champignons à l’automne. Les coups de bec des nombreux pics résonnent dans la chênaie-hêtraie où s’agite une jolie acrobate, la Sittelle torchepot. Écureuils, martres, sangliers et autres animaux forestiers fréquentent également les lieux.

Le Lauragais, grande plaine agricole traversée également par le Canal du Midi, abrite un cortège diversifié d’espèces évoluant dans une mosaïque de paysages, cultures, pâturages, forêts et cours d’eau.

Axe de communication déjà utilisé par les romains, il est délimité au nord par les contreforts de la Montagne Noire et au sud par les collines de la Piège. Sous influence du climat océanique, une grande quantité de cultures diverses comme le maïs, le blé, le colza ou le tournesol ondulent et rivalisent de couleurs offrant de jolis points de vue sur la chaîne pyrénéenne.

Dans le Carcassonnais, les vallées de la Montagne Noire prennent ce profil caractéristique en V, caractéristiques des contreforts méridionaux du Massif Central. 

Les eaux de ruissellement creusent de profondes gorges luxuriantes, et constituent également un grand nombre de zones humides remarquables (prairies, mares et quelques tourbières).

Dans les eaux fraîches et oxygénées de la Vernassonne à Saissac et du bassin du Lampy, des espèces protégées comme le barbeau méridional ou l’écrevisse à pieds blancs évoluent discrètement.

On traverse de grandes châtaigneraies avant de rejoindre les milieux plus secs des zones viticoles du Cabardès, de la Malepère et du Minervois.

 

Le climat devient clairement Méditerranéen dans les montagnes d’Alaric et l’on peut naviguer entre vignes et vergers, bassins de piscicultures et rizières au niveau de l’ancien étang asséché de Marseillette. De nombreux canaux d’irrigation y font occasionnellement le bonheur du Héron pourpré, du Butor étoilé et de l’Échasse blanche.

Le saviez-vous ?

L’Arboretum du Lampy

Situé sur les rives du lac du Lampy, il est constitué de nombreux arbres centenaires au milieu des rhododendrons. Grande collection d’essences américaines, flore de la Montagne Noire et parcours aquatique.

Héron pourpré, faune sauvage dans l'Aude ©Pixabay
Martin pecheur ©Foundry-Pixabay

Le sud du pays Lauragais présente de douces collines molassiques, les collines de la Piège, creusées par des cours d’eau comme la Vixiège et l’Hers Mort qui s’écoulent vers le bassin de la Garonne. C’est un paysage doux et subtil, parsemé de champs et de forêts. 

Une zone rurale très peu habitée, véritable refuge pour la faune sauvage et classée Natura 2000 au titre de la directive oiseaux. Bordés d’aulnes, de frênes et de saules, les cours d’eau et leur ripisylve (boisements sur les rives) abritent Cincles plongeurs, Martins pêcheurs ainsi que le Bihoreau gris, un étonnant oiseau migrateur à la silhouette courbée, qui pêche au crépuscule. La Grenouille agile atteint ici sa limite méridionale de répartition en Europe occidentale. 

L’alternance de milieux ouverts et fermés séduit un grand nombre d’oiseaux, notamment les rapaces, l’Aigle botté, le Circaète Jean le Blanc et le Busard cendré. 

On peut également observer en hiver de nombreux oiseaux d’eau autour du lac de la Ganguise ou des groupes de Milans royaux, reconnaissables par leurs taches blanches sous les ailes et leur queue en forme de V.


Les trésors d'Hadès

Une veine calcaire traverse le Cabardès jusqu’au Minervois où l’on trouve des marbres renommés. 

Le passage de l’eau a creusé des centaines de grottes formant un grand nombre de joyaux naturels et de concrétions. 

On peut visiter l’immense salle souterraine de près de 220 mètres de haut du gouffre de Cabrespine, véritable écrin de cristaux d’aragonite et de calcite aux dimensions gigantesques, ou cheminer sur l’ancien lit d’une rivière souterraine dans la grotte de Limousis.

Balade vers la cascade de Cubserviès en montagne Noire
Pierre Aragonite ©Zajcsik-Pixabay

Au sud du plateau du Sambrès, le Rieutort fait une chute de 46 mètres pour tomber dans les gorges de l’Orbiel, composant la magnifique cascade de Cubserviès qui procure de fraîches promenades l’été. Les gorges profondes de la Montagne Noire présentent un grand nombre d’autres chutes propices à la biodiversité.

Découverte contemplative

Le canal du Midi offre un très beau territoire pour des promenades à pied ou en vélo. C’est un lieu idéal pour flâner en observant la faune et la flore liées aux cours d’eau, le long de belles allées de platanes bordées de champs multicolores. En allant vers Revel, le lac de Saint Ferréol est le réservoir principal d’alimentation du canal du Midi. Dans l’enceinte du musée on peut visiter un parc paysager propice à de belles balades ombragées.

Le Lac de la Ganguise est une retenue d’eau artificielle de 278 hectares qui attire de nombreuses espèces d’oiseaux intéressantes comme le Bihoreau gris, l’Aigrette garzette ou le Héron pourpré.

Balade autour du Lac de la Ganguise à Belflou

Vol au-dessus d'un nid...

Faune dans l'Aude, Pie grièche écorcheur ©babilkulesi-Pixabay

Grand migrateur spécialiste des paysages de bocage, la Pie grièche écorcheur est un bel oiseau avec son masque noir et ses plumes colorées pour le mâle. Il affectionne les alternances de milieux ouverts où l’agriculture traditionnelle a laissé subsister des haies, buissons, prairies et friches sèches. On le voit souvent perché sur les piquets ou les clôtures.

Il chasse de gros insectes qu’il empale sur des buissons d’épineux ou sur les barbelés formant d’étonnantes réserves appelées «lardoirs» !

Plusieurs couples de ce rapace discret et méconnu nichent dans les collines de la Piège d’avril à septembre. Ils passent le reste de l’année en Afrique, au-delà du Sahara. L’Aigle botté affectionne les zones de bois clairs parsemés de milieux ouverts et dispose d’un régime alimentaire varié composé de gros lézards, d’oiseaux de taille moyenne (alouettes, grives, merles) et de petits mammifères. Il est sensible au dérangement et peut subir les effets d’une exploitation sylvicole trop intensive. C’est un beau rapace blanc aux rémiges sombres pour les individus de phase claire que l’on peut confondre avec la buse variable. On le distingue principalement avec son allure d’aigle, ses ailes fortement digitées et sa longue queue.

Faune dans l'Aude, aigle botté ©Bernd Hildebrandt-Pixabay

Enigmatiques Tourbières

Deux sentiers d’interprétation à Laprade-Basse sont aménagés pour mieux comprendre la forêt locale et les tourbières sur un site appartenant au Conseil Départemental au titre des Espaces Naturels Sensibles (ENS).

Ils permettent de découvrir l’histoire des forêts de la Montagne Noire et d’approcher une étonnante tourbière. Zone humide alimentée par la rivière la Dure, elle offre des espèces très particulières comme les sphaignes ou la drosera.

La Drosera, reine des tourbières

Petite plante carnivore et discrète qui vit dans les tourbières et les zones humides de la Montagne Noire, elle capture de petits insectes grâce à ses feuilles poilues et légèrement collantes.
La feuille se referme lentement sur sa proie et secrète des composés cyanogènes pour en accélérer la mort.
L’insecte est ensuite amené jusqu’au centre de la feuille où se trouvent les glandes digestives.